D’architecture normande et d’inspiration clunysienne, la belle église de Clessé est chapeautée d’un fin clocher octogonal d’excellentes proportions relève Virey dans « L’architecture romane dans l’ancien diocèse de Mâcon ».
Le toit d’origine du clocher était vraisemblablement assez plat et recouvert d’un toit de laves, placé sous une voûte sans charpente comme il était d’usage à cette époque là. Il s’orne aujourd’hui de tuiles vernissées.
La façade, l’intérieur et le clocher sont du XIe siècle, ou du début du XIIe siècle s’agissant du clocher.
Des
arcatures lombardes ornent la façade. Des têtes
naïves sculptées se distinguent sur les corbeaux
qui soutiennent les bords du toit de lave et un serpent est
sculpté dans la pierre juste au-dessus d’une des
fenêtres du clocher, côté sud.
À l’époque tertiaire, le village de Clessé et sa région étaient submergés par les eaux du « lac bressan » formé par le barrage glaciaire des Dombes qui refoula longtemps la Saône et l’Ain.
L’eau atteignait la cote de 270 m, de sorte que les hauts de Clessé et de sa voisine Quintaine qui en émergeaient formaient une presqu’île. Les parties basses qui abritent aujourd’hui, notamment Belange, Vesvre, Longeret, Charbonnières, Laizé, Saint-Maurice et Senozan étaient sous les eaux.
La découverte aux confins de la commune de silex taillés ainsi que les restes d’un atelier, rend certaine la présence à Clessé d’hommes préhistoriques contemporains de ceux de Solutré. Selon Emile Violet, les hommes de Solutré venaient s’y approvisionner car la qualité était incomparable pour les armes et les outils.
Émile
Violet lui-même découvrit à Vesvre et
« sur le Mont » lames et
nucléus ou bloc de silex duquel des lames furent
détachées par choc par les hommes
préhistoriques.
En « Bélange » se trouve une source, dite « petite fontaine » recouverte d’une pierre qui semble être un mégalithe, pierre funéraire préhistorique et dont on pense qu’elle a servi par la suite aux cérémonies druidiques qui généralement se pratiquaient près des sources.
Cette pierre, aujourd’hui tombée, compte neuf traits, très nets, tracés par frottement, sans que l’on en sache la raison.
Il a
aussi été prétendu que
l’appellation dérivée du lieudit
« les Fonderies » viendrait de
« fons druidarium » ou fontaine
des druides. Toutefois cette étymologie n’est pas
certaine. Voir
la photo
L’origine de Clessé est sans nul doute gallo-romaine comme l’indique son appellation latine « Classiacus » qui dérive elle-même du nom du premier possédant du lieu, à savoir Classius, suivi du suffixe gallo-roman -acum.
De nombreux vestiges retrouvés témoignent de l’importance de cette époque.
Ainsi
de beaux fragments de tuiles romaines à rebords ont
été recueillis aux
« Sandines » dans le mur Claude
Berthoud. Dans les vignes
« Lacroze » des vestiges
d’un puits existent encore et des fondations en demi-cercle y
ont été retrouvées ; dans la
vigne Violet, un autre puits semble exister en
« Sous Mont ».
Tout près de là, à la crête
de « Berthoud », en deux
endroits, des sépultures en caisson ont
été découvertes en 1927, orientées
à l’est, recouvertes de dalles, avec ossements en
bon état.
D’autres sépultures en caissons ont
été trouvés à
Clessé : en 1899, à
« La Croix » (à
l’angle des chemins de Breillonde et de la Troupe
où on voit encore la tranche des dalles1,
et à la « Rosande »
vers 1898. Enfin des crânes et ossements ont
été mis au jour aux Teppes–Malmont,
près de la voie romaine. On a
supposé qu’il s’agissait des restes
d’ouvriers occupés à la construction de
ce chemin et inhumés sur place.
Les romains établirent de nombreuses routes, dites voies romaines. À Clessé, elle est très apparente encore au lieudit « les Justices » où ses pavés sont intacts. On l’appelle toujours le « chemin romain ».